Transition : une partition gouvernementale qui sonne juste

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🔴TRIBUNE] À travers une résolution votée mercredi 11 mai 2022, le CNT (Conseil national de la transition) a finalement fixé un délai de trois ans avant le retour à l’ordre constitutionnel.
Une durĂ©e que bon nombre de GuinĂ©ens jugent raisonnable et justifiĂ© au regard de l’envergure des nombreux chantiers ouverts – et Ă  ouvrir – de la transition. Dont les moindres ne sont pas la refondation de l’Etat, l’amĂ©lioration de la gouvernance, la croisade contre les prĂ©dateurs des deniers publics, l’établissement d’un fichier Ă©lectoral fiable, la rĂ©daction d’un projet de constitution et son adoption par rĂ©fĂ©rendum, l’organisation d’élections locales et nationales, etc.
On ignore, en tout cas jusqu’au moment de la rédaction du présent article, si ce délai commence à partir du vote du CNT ou de la publication de ladite résolution au journal officiel, mais il faut reconnaître que sur le terrain un travail important a déjà été entamé, et qu’il est en train de se poursuivre depuis la nomination d’un Premier ministre et la formation de son gouvernement.
Après avoir remis une lettre de mission aux différents ministres, élaboré des critères de performance avec une obligation de résultats, institué une évaluation périodique des départements ministériels pour assurer le suivi et rectifier le tir chaque fois que cela s’impose, le travail de fourmi du Premier ministre et de ses collaborateurs a commencé a produire des effets positifs.
Il est vrai que les actuels décideurs du pays ont hérité d’une situation catastrophique, et qu’il reste par conséquent du chemin à faire.
On se doit, entre autres, de reconnaître que la restructuration de certains ministères est toujours un impératif, afin d’affiner par exemple le montage des projets et améliorer du coup la capacité d’absorption du pays, alors que des opportunités de financement attendent quand d’autres sont fréquemment perdues.
Cependant, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas voir la disparition progressive de certains mauvais réflexes. Sans tambour ni trompette, l’administration publique guinéenne fait sa mue, peut-être lentement mais sûrement de façon inexorable. Si ce défi est relevé par le gouvernement, c’est sûr que cela fera partie des principaux acquis de la transition dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya.
Heureusement que, malgrĂ© la rupture de l’ordre constitutionnel consĂ©cutif Ă  la prise du pouvoir par les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©, les autoritĂ©s guinĂ©ennes ont rĂ©ussi la prouesse inestimable de s’attirer le soutien et la comprĂ©hension de certains bailleurs de fonds, tant sur le plan bilatĂ©ral que multilatĂ©ral. Et ce, Ă  tout seigneur tout honneur, grâce en grande partie Ă  l’entregent, au carnet d’adresses fourni et la touche particulière du Premier ministre, le discrètement efficace Mohamed BĂ©avogui. Une bienveillante et motivĂ©e attitude des argentiers, ajoutĂ©e Ă  des efforts internes de mobilisation financière, qui permet aujourd’hui, Ă  titre d’exemple, d’ouvrir ou de relancer de vastes chantiers comme la construction de la route Coyah – Mamou – Dabola qui Ă©tait Ă  l’arrĂŞt avant la prise du pouvoir, ou encore le lancement des travaux de l’échangeur de BambĂ©to dans la banlieue de Conakry.
Évidemment, tout cela est mené dans un environnement particulier, celui de la transition, donc une période propice aussi aux intrigues, à la convoitise et aux coups bas.
Et assurément, l’actuel hôte de la Primature n’y échappe pas. Alors que certains font courir le bruit d’un remaniement gouvernemental (à quelles fins ?), d’autres ne se donnent aucune répit pour avoir le scalp de l’ancien haut fonctionnaire onusien.
Oubliant sans doute cette précision importante (en fait un profil qui colle si bien à l’actuel occupant de la Primature), contenue dans la charte de la transition : « le Premier ministre est une personnalité civile reconnue pour ses convictions, ses compétences avérées et sa probité morale »(art. 49).
Bakary Sakho

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