Tribune] Gouvernement : grandes performances, petite communication ?

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Chaque jour suffit sa peine.
Depuis que le CNRD (comité national du rassemblement pour le développement) a pris la responsabilité historique de se saisir des rênes du pays, l’on constate aisément que la Guinée se redessine au quotidien. Dans le bon sens et pour le plus grand interêt de l’immense majorité de la population qui, du reste, ne manque jamais une occasion de montrer au colonel Mamadi Doumbouya et au gouvernement qu’elle est satisfaite de l’élan pris, réconfortée par le travail déjà abattu et, surtout, qu’elle reste confiante en l’avenir. Malgré les quelques récriminations et diatribes que l’on peut entendre par-ci et par-là, de la part, et cela aussi les citoyens de bonne foi l’ont compris, de quelques activistes politiques (et autres) obnubilés par la tenue – même bâclée – des élections. Ou encore de gens qui ne sont pas au-dessus de tout soupçon, et qui ont par conséquent de bonnes raisons de regarder avec frayeur se déployer le filet de la CRIEF (cour de répression des infractions économiques et financières).
À chaque sortie du président de la transition, comme ce fut récemment le cas dans la zone de Bambéto à Conakry, ou à Kindia pour la clôture de la tournée d’immersion gouvernementale, la liesse provoquée par son apparition en dit plus long sur sa popularité que n’importe quel commentaire.
A l’occasion de cette immersion dans le « pays réel », le Premier ministre, Mohamed Béavogui, et son équipe ont, à l’aune de l’accueil chaleureux à eux réservé, les échanges fructueux avec les différentes composantes de la société, l’identification des problèmes sur le terrain, les suggestions des uns et les attentes des autres, eu l’occasion de mesurer jusqu’à quel point les populations guinéennes adhèrent à ce qui se fait depuis le 5 septembre 2021.
Malheureusement, l’on pourrait également ajouter que, parallèlement, chez certains compatriotes, c’est à croire que chaque jour suffit sa polémique.
Pourtant l’opportunité et le bien fondé de l’inédite opération d’immersion du gouvernement ne souffrent d’aucune ambiguïté. Nempêche que la moindre péripétie, les plus petites phrases, le plus insignifiant contretemps, tout a semblé bon aux yeux de certains esprits chagrins pour brocarder le Premier ministre, crucifier tel ou tel ministre dont les faits et gestes sont caricaturés à souhait, propager des fake news. Juste pour tourner en dérision une initiative salutaire qui est en droite ligne du programme de refondation enclenché par le CNRD, pour le plus grand bien des Guinéens. Par exemple, à la limite de l’anecdotique, d’aucuns ont poussé le ridicule jusqu’à crier au sacrilège quand Mohamed Béavogui a dû expliquer, lors d’une conférence de presse et en français facile, la nature et les servitudes de la fonction qu’il exerce conformément à la charte de la transition. Essentiellement celle du chef d’un gouvernement qui travaille dans le sens des orientations définies par l’organe central de la transition qui est le CNRD. Autrement dit, s’il est le chef du gouvernement, il a au-dessus de lui le chef de l’Etat. Comme c’était le cas d’ailleurs de ses homologues dans les régimes précédents. Ce qui n’est ni un aveu d’impuissance ni l’expression d’une aigreur. Encore moins un regret.
Maintenant que la période d’immersion dans les réalités profondes du pays à pris fin, il sera sans doute question, dans les jours à venir. de rendre compte au président de la transition pour tirer les leçons et prendre les mesures qui s’imposent, là où cela s’avère nécessaire.
Pour le moment, il est de bon ton d’affirmer que le colonel Mamadi Doumbouya devrait logiquement se réjouir des résultats probants qui continuent d’être engrangés sur le terrain, en dépit d’un environnement économique difficile tant sur le plan interne qu’à l’international.
L’une des illustrations les plus éloquentes ? Les « lauriers » que le FMI ( Fonds monétaire international) vient de tresser aux autorités guinéennes. Pour Mme Clara Mina, qui a conduit récemment la mission de l’institution en Guinée, l’économie du pays est restée résiliante. Comme l’atteste cet extrait de sa communication à propos :
« La collecte des recettes a été globalement positive au cours des premiers mois de l’année (hors recettes liées au carburant en raison de la hausse des subventions), ce qui semble indiquer une amélioration des efforts de conformité et de numérisation dans le secteur non minier.
Du côté des dépenses, les autorités ont rationalisé les dépenses courantes et se sont concentrées sur l’exécution du budget d’investissement financé sur ressources intérieures ».
C’est presque tout dire. Même si on aurait pu brandir également tous ces chantiers ouverts aux quatre coins du pays, ces réformes initiées dans divers domaines et l’impitoyable croisade engagée contre l’impunité. Sous toutes ses formes et dans divers domaines (gestion de la chose publique, sécurité,etc.)
Un bémol cependant. Le déficit de communication de la part d’un gouvernement qui a pourtant toutes les raisons de s’enorgueillir de ce qu’il fait sur le terrain. Ne pas se contenter de faire bien ; mais bien le faire savoir aussi. Cela devrait être le credo de Béavogui et son équipe.
Bakary Sacko

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