Tribune] Propos mal interprétés du Premier ministre à N’Zérékoré : contextualisons !

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Combien sont-ils à avoir écouté intégralement le fameux discours du Premier ministre en Guinée forestière avant de l’avoir commenté ? Ces donneurs de leçons aux vertus peu enviables se sont-ils, au moins, donnés la peine de prendre deux minutes de leur si ennuyeuse vie avant de vociférer sur les réseaux sociaux et de déblatérer sur les plateaux radio et télé ? Pas si sûr. Le but étant de beaucoup parler pour masquer leurs carences abyssales, car les fonctions des tonneaux vides en production de décibels sont connues de tous.

Néanmoins, c’est quand même décevant que des voix « avisées » et des commentateurs politiques « reconnus », donc sensés livrer des analyses pointues se laissent emporter de telle sorte dans un emballement vide de sens. Cette tempête dans un verre d’eau est finalement l’illustration parfaite du niveau du débat en Guinée, c’est-à-dire désespérément bas. Ils se laissent embarqués dans des réactions démesurées à des propos suffisamment clairs, concis et contextualisés. La rigueur, le recul et la hauteur de vue disparaissent ainsi du débat sans que l’opinion ne puisse démêler le vrai du faux, sans qu’elle n’arrive à tirer la substance des discours.

Alors que les Guinéens cherchent à tourner la page de décennies de violences politiques et communautaires ayant entrainé la disparition impunie des milliers de nos compatriotes, des jeunes pour la plupart, il est regrettable que les voix sages appelant à briser ce cycle de violences soient minoritaires, inaudibles et stigmatisées. Que veut-on ? Que les cimetières continuent d’accueillir des jeunes qui manquent à l’appel des secteurs productifs de notre pays ?

Il faut donc dire à nos autoproclamés lanceurs d’alerte que lorsqu’on a la voix au chapitre et qu’on est suivi par des millions de Guinéens, on doit accepter, à son corps défendant, de porter le costume d’éducateur, le manteau de pacificateur plutôt que de souffler sur les braises.

L’organisation de la délocalisation gouvernementale est sans nul doute l’une des décisions les plus pertinentes du Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya. Les mauvaises interprétations des propos du Premier ministre Mohamed Béavogui donne la preuve que les réalités de la Guinée profonde sont difficiles à cerner par les assimilés de Conakry. Déplacer tout un gouvernement pour s’enquérir des problèmes précis et réfléchir avec les citoyens de la région sur les politiques et solutions à mettre en place par l’exécutif, en plus d’être une grande première, est un choix salvateur.

  • Est-ce que nos commentateurs politiques et influenceurs savent qu’en Guinée forestière, l’installation du patriarche de Nzérékoré reste un point d’achoppement qui a du mal à trouver son dénouement et qu’à date, deux patriarches se réclament la tête de la notabilité ? Est-ce que ces « messieurs je connais tout » savent que le risque d’affrontements est non négligeable et qu’il est indispensable pour un Homme d’État d’apaiser les esprits ? N’est-ce pas qu’ils savent au moins que les manipulations politiques sous fond de communautarisme ont causé des centaines de morts et de blessés ? Se rappellent-ils quand-même que la Guinée forestière avait connu des attaques rebelles qui ont dévasté la région au début des années 2000 ? Il y a lieu d’en douter. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’ils sont insensibles à la mort de nos jeunes compatriotes, mais ça en a tout l’air.

Revenons sur le fond des sages propos de Mohamed Béavogui. Comment peut-on soupçonner le gouvernement du CNRD, qui nous a libérés d’un régime de répression et de neutralisation systématique des contestataires, de vouloir nous ramener à une situation de laquelle il nous a sortis ? La vérité est que pour le CNRD, encore plus pour le Gouvernement, il n’est nullement question de menacer les paisibles populations guinéennes, mais bien de créer un cadre propice à leur épanouissement et à une paix durable entre les citoyens et les communautés. C’est cela qui a été la trame du discours du chef du Gouvernement et il fallait simplement se donner la peine de l’écouter en entier pour s’en convaincre.

Avec courage et détermination, le parquet vient d’ouvrir des enquêtes contre les présumés auteurs de crimes de sang, pour donc juger ceux qui ont causé la mort des Guinéens. Le CNRD et le Gouvernement, sont-ils à ce point suicidaires pour planifier de nouvelles exactions ? Les esprits avertis et sains n’ont aucune raison objective de le penser. D’ailleurs, sur cette question, l’opinion attend toujours les « défenseurs des droits de l’homme » pour saluer cette quête de justice et se réjouir de cet acquis démocratique. Ils sont étonnement muets sur cette avancée. Apparemment, leur combat n’est pas pour la justice, mais pour la prospérité du juteux « business de la crise » et pour les intérêts de leurs officines. Pour eux, les efforts sont focalisés sur la création de « bad buzz » producteurs de « likes » et de vues, sans se soucier des conséquences sur notre vivre ensemble.

La vérité est que quand tout est calme et que l’on se bat pour garder cette quiétude, certains sont mécontents. Ils sautent sur la première occasion pour polémiquer venant de quelqu’un qui ne ferait pas de mal à une mouche, quelqu’un qui est reconnu en Guinée et à travers le monde pour son humanité, son humilité, sa pondérance et sa faculté à rassembler.

Alors que son travail dans la réussite des Assises Nationales est unanimement salué, Mohamed Béavogui continue de militer inlassablement, aux côtés du Président de la Transition, pour que les Guinéens se parlent et se pardonnent. En homme averti, il les a toujours invités à éviter de commettre les erreurs du passé. Son combat a toujours été de préserver les vies de ses compatriotes contre les manipulations communautaristes. Il faut donc préciser, qu’à N’Zérékoré et à Macenta, l’heure n’est pas aux menaces de manifestations politiques, donc, pour le Premier Ministre, il n’a jamais été question de menaces de répression. La priorité est de recoudre le tissu social.

Aux jeunes, Mohamed Béavogui a clairement demandé d’arrêter de se faire manipuler par des individus qui ne se soucient nullement de leur avenir. Depuis quand appeler à préserver des vies est un crime ? Sachons raison garder et ne continuons pas à instrumentaliser, à partir de Conakry, des citoyens de la région forestière qui désormais savent ce que vaut une vie. Aux maisons des jeunes de N’Zérékoré et de Macenta, le Premier ministre a invité les jeunes de la région à mieux se former et à entreprendre afin de bénéficier des mégaprojets miniers renégociés par le CNRD pour préserver les intérêts de la Guinée et des Guinéens.

La question à se poser au bout du compte est : à qui profitent ces polémiques montées de toutes pièces ? En attendant d’y répondre, gens de la capitale, faites un tour à l’intérieur du pays au contact des braves populations, vous comprendrez que l’amélioration des conditions de vie et la paix sociale sont pour elles, les aspirations les plus importantes. Les populations de N’Zérékoré vous diront des nouvelles du courant électrique qui vient d’arriver de manière ininterrompue chez elles, une grande première après plus de soixante ans d’attente. Zaly est très satisfaite du CNRD et du Gouvernement, comme en témoigne l’accueil chaleureux que la ville a réservé au Gouvernement.

Lucien Haba, analyste politique

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