[Tribune] Réviser revient à changer la Constitution ! 

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Quand nous aurons révisé la Constitution, aurons-nous changé quelque chose en elle ? Aurons-nous gardé la même Constitution ou aurons-nous une nouvelle après les changements apportés à la première ?

Quelque soit le texte sous forme de Loi Fondamentale qu’on aura à nous proposer, on ne nous dira pas que la Guinée est devenue un Royaume. Dans quelle République a-t-on vu, au-delà des coups d’Etat militaires, une Constitution jetée avec toutes ses bases s’il est enseigné que l’Etat est une continuité ? Les acquis tels que : La forme républicaine de l’État, le principe de la laïcité, le principe de l’unicité de l’État, le principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, le pluralisme politique et syndical … et d’autres valeurs ne seront remis en cause. Ces valeurs sont guinéennes et irréversibles; de surcroît, toutes sont inscrites dans l’intangibilité en cas de révision constitutionnelle prévue au Titre XVIII en son article 154.

S’il en est ainsi pourquoi l’amalgame entre changer et réviser la Constitution, si ajouté au nombre et à la durée de mandat on ne conservait par exemple que ceux-là. On aurait eu tout simplement une Constitution qui aura fait peau neuve, qui abroge toute disposition antérieure, c’est-à-dire qui rende obsolète la précédente. Donc ni plus ni moins, une nouvelle Constitution.

L’égarement de nos peuples est rendu facile par l’ignorance de la majorité de nos textes de lois, ou son incapacité à les traduire et à les contextualiser. L’on me dira que c’est du droit, alors qu’il est même ce droit une forme d’expression pour contenir les règles que nous nous fixons nous-mêmes. Un instrument à parole et un outil qui nous serve à nous protéger. C’est pourquoi les Lois Fondamentales futures doivent impérativement être traduites dans toutes les langues populaires pour que nos compatriotes s’imprègnent du fondement qui les régit.

La Nouvelle Constitution que nous aurons à obtenir après soustraction ou rajout de quelques valeurs que ça soit pourrait être l’odyssée de nos temps. La lutte pour l’heure devrait se concentrer sur les propositions de soustraction et d’addition, en forme de plaidoyers de nos préoccupations pour que celles de chaque citoyen ou de son élu soient prises en compte.

Il est vrai que le FNDC est un appendice de l’UFDG qui utilise ses fédérations, sections et comités de bases à travers le pays et à l’extérieur comme antennes, et qui en ce moment même prépare un Non au référendum, doublant ainsi tous ceux qui se bombent la poitrine  et qui veuillent être des héros ou martyrs de la Constitution, mais la manipulation de notre peuple ne doit être une arme électoraliste, qui de toute façon ne prospéra plus en République de Guinée, par une veille permanente au grain des gens alertes.

Alors la cacophonie par la désinformation à laquelle se livre les recrues de l’UFDG à travers le FNDC qui en a adopté comme stratégie de communication est une trahison de la mission première d’une institution qui aspire gouverner ceux qu’elle tente d’égarer à souhait. Mais la maturité de la majorité des guinéens fera obstacle à toute vendetta, à toute expédition punitive-politique, à toute révolution malsaine et à toute conquête malencontreuse du pouvoir.

A Faakoudou ! Je vous salue.

Mohamed Lamine KEÏTA 

Président du Mouvement

JEUNESSE RÉPUBLICAINE

 

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