Un échec désastreux à l’examen du CEE 2022 en Guinée : Quelles approches de solution pour les prochaines années ?

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🔴TRIBUNE] D’entame, la volonté et la rigueur qui auraient caractérisé le processus des examens scolaires cette année en Guinée sont exceptionnelles. Par contre, avec ces taux d’échecs désastreux, il est imminent de poser un diagnostic approfondi de notre système éducatif comme il a été le cas avec l’avènement de la pandémie à covid 19 face aux défaillances des systèmes de santé. En adoptant une telle approche, nous pourrions sauver à moyen et à long termes les futures générations de cette dépravation sévère.
Le moins que l’on peut dire, les résultats de l’examen de fin d’études élémentaires (CEE-session 2022) sont très catastrophiques sans aucun risque d’être alarmiste : un taux d’échec de 82.38% au niveau national laissant une affection plus sévère encore chez les filles qui formant la lanterne rouge avec un taux de 92.01 % de non admises ! Déjà, à travers une simple lecture de ces résultats au niveau national, de nombreux points retiennent notre attention. A titre d’exemple, selon les informations confiées à Guineematin.com, 9 centres d’examens sur les 49 que comptait la Préfecture de Boké ont eu zéro (0) admis, soit un taux d’échec de 100%.
Loin de porter un regard du spécialiste des questions de l’éducation, je me permets d’apporter ma modeste contribution en ma qualité d’Assistant social, suivant une démarche de résolution de problèmes devant aboutir à des solutions qui impacteront positivement notre système éducatif. J’espère obtenir (de mes lecteurs) des retours d’échanges qui pourront éclairer davantage ma lanterne et aider nos enfants presque totalement désemparés.
D’ores et déjà, les points de vue ne manquent pas depuis la publication des résultats le 28 juin 2022. En suivant différents commentaires, les causes de cet échec seraient situées principalement à trois niveaux : (1) le faible niveau de certains enseignants, (2) le manque d’encadrement des enfants par les parents, (3) et l’insuffisance de stratégies appropriées au niveau central (Ministère de l’Education Nationale). Je me limite à ces trois points même si certains dénoncent les enfants innocents et victimes de la défaillance de ces trois entités sus citées. D’aucuns vont d’ailleurs jusqu’à reprocher le Ministère de l’Education de sa réforme brusque ayant empêché les fuites habituelles des épreuves sur lesquelles comptaient un bon nombre d’élèves paresseux qui passaient leur année scolaire durant à célébrer des anniversaires et s’absenter en classe. Je comprends leur désapprobation de la réforme. Certes, l’impact économique de cet échec est très négatif pour les parents d’élèves dont la plupart des enfants sont inscrits dans des écoles privées mais qui paieront deux fois pour le même niveau et ce, sans penser au syndrome habituel d’augmentation des frais d’écolage qui sévit à chaque rentrée scolaire. Heureusement, nous serons peu saturés par les publicités des écoles privées qui se servaient des taux de réussite parfois à 100% pour enregistrer plus d’inscrits à chaque réouverture des classes.
Je reste également préoccupé par l’impact de cet échec sur les programmes de scolarisation et de protection de la jeune fille. Cette catégorie déjà très vulnérable dont plusieurs interventions comme celles de l’UNICEF, de Plan International et d’autres partenaires techniques et financiers, en appui au Gouvernement afin de relever les défis liés aux Objectifs du Développement Durables (objectifs 4 ; 5 et 10 notamment), reste sérieusement affectée avec des conséquences pouvant aller jusqu’à l’abandon scolaire et l’explosion des Violences Basées sur le Genre. Parmi les conséquences de ces vagues d’échec, on risquerait à mon avis d’assister au pléthore des effectifs aux classes de CM2 (avec le passage automatique au CM1) et le désert dans la plupart des classes de 6ième au collège qui mettrait en difficultés des heureux admis à poursuivre l’école du fait des sous effectifs ne permettant pas de mobiliser tout un corps professoral complet. En tout cas, je me pose juste certaines inquiétudes au bon moment.

A ce contexte très défavorable pour les enfants, s’ajoute les effets négatifs de la pandémie à Covid 19 sur la qualité de notre enseignement durant les deux (2) dernières années sans oublier l’instabilité socio-politique. On se rappelle encore qu’en 2020, où la fermeture des classes a été anticipée et les cours médiatisés dont je saurai mesurer le véritable impact avaient remplacé les enseignants en classe. En définitive, ce sont deux années scolaires très perturbées auxquelles s’est ajouté la rigueur dans tout le processus des examens ne pouvant donner que ces résultats qualifiés de ‘’catastrophiques’’ par certains mais qui reflèteraient le mérite de nos enfants.
A ce stade, il est essentiel de se poser un certain nombre de questions à savoir :
(1) Quelle.s est/sont la/les principale.s cause.s de l’échec scolaire des élèves aux examens du CEE?
(2) Quelle.s est/sont la/les principale.s solution.s pour améliorer le niveau des élèves à l’école (voire améliorer notre système éducatif) ?
(3) Etant difficile de prendre en charge l’ensemble des solutions à la fois pour diverses raisons dont la rareté des ressources notamment, quelle.s est/sont la/les solution.s prioritaires pour améliorer le niveau des élèves?
Une telle approche nous permettrait de ne pas s’attaquer aux conséquences et non plus aux causes sous-jacentes au détriment des causes principales du problème.
Des défis comme la vétusté et le manque d’infrastructures scolaires et du matériel pédagogique, l’absence d’une prise en charge de certains enseignants contractuels ou communautaires et la faible qualité de la formation et du recrutement des enseignements eux-mêmes sont considérables
De tout ce qui précède, des approches de solutions qui sont loin d’être uniques, pourraient porter sur les interventions suivantes :

  • réaliser un diagnostic approfondi du secteur de l’éducation afin d’identifier les véritables causes de sa dégradation chronique et sévère ;
  • organiser des concours de sélection des enseignants de l’élémentaire qui aboutiront à séparer ceux qui sont aptes pédagogiquement à enseigner, ceux qui sont réformables et ceux qui ne sont ni aptes ni réformables donc à révoquer ;
  • renforcer le contrôle et les supervisons pédagogique des écoles publiques avec un accent sur le niveau de compréhension des écoliers et non pas seulement sur les taux de réalisation des programmes par l’enseignant.
    Le ministre de l’Education Nationale lors de son passage dans un centre d’examen à Kindia, a posé un acte célèbre quand il a renvoyé de la surveillance l’enseignant qui aurait mal recopié l’épreuve au tableau, semble-t-il. J’espère que son acte ne se limitera pas tout simplement à cela car, ce même enseignant reprendra la classe dès l’ouverture prochaine pour dispenser des cours sans que son niveau à lui ne s’améliore. D’où l’importance d’évaluer l’aptitude pédagogique de nos enseignants.
    Dans tous les cas, il faut absolument conserver la même rigueur et la transparence entamées cette année et engager progressivement les reformes appropriées afin de sauver notre système éducatif et cultiver l’esprit du mérite et de l’excellence
    Attendons de suivre les résultats des autres examens nationaux.
    Vive la qualification de l’éducation Guinéenne !

Mamadou Oury SIDIBE
Assistant social
Contact : +224 666 57 00 68

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