Une coalition suggère au CNRD de supprimer l’INIDH, le Médiateur de la République, le CES et la Cour constitutionnelle
La Coalition des organisations de la société civile pour une nouvelle Guinée (CONOG) a organisé une conférence de presse ce jeudi 7 octobre, à Lambanyi, en haute banlieue de Conakry. Le but était de présenter le mémorandum de la CONOG pour une transition réussie et apaisée en Guinée. Dans ledit mémorandum, vous trouverez 20 propositions et 5 axes prioritaires mais aussi une suggestion par rapport à la suppression de certaines Institutions.
Honorable Condé Aboubacar, directeur exécutif du Parlement des jeunes de l’Union du fleuve Mano pour la paix, a, à sa prise de parole, fait savoir que ce mémorandum vise à restaurer l’Etat de droit par une justice impartiale et sans ‘’chasse aux sorciers’’; renforcer la cohésion au sein des Forces de Défense et de Sécurité ; former un Gouvernement d’Union Nationale; assurer la continuité de l’Etat; organiser une transition de réforme publique visant à assainir les finances publiques et mettre les Guinéens au travail. »
Poursuivant, il faut retenir qu’il est mentionné dans ce mémorandum qu’aucun groupe pris isolément ne peut garantir durablement la stabilité institutionnelle et économique, la cohésion nationale et le bien-être collectif du peuple guinéen dans sa diversité géographique et ethnique. C’est pourquoi, dit-il, « nous devons accompagner le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) afin que le sursaut patriotique militaire du dimanche 5 septembre 2021 devienne rapidement un sursaut militaro-civil pour bâtir la nouvelle Guinée. Ce vent nouveau qui souffle désormais sur la République de Guinée, notre commune patrie, nous acteurs de la société civile, tenons à en faire notre cheval de bataille pour une Guinée nouvelle et solidaire. C’est pourquoi, nous souhaitons que ce souffle soit favorable et durable pour réconcilier les différents groupes ethniques de notre pays afin que s’amorce un vaste mouvement de pacification du pays pour l’unité nationale retrouvée. »
Concernant la conduite de la transition en Guinée, cette association de la société civile propose 20 propositions : prendre le temps nécessaire pour une transition réussie en évitant de se précipiter et de céder à la pression de la classe politique ou de la communauté internationale ; éviter de succomber à toutes influences venant des coordinations régionales et des opportunistes ambulants ; faire preuve d’impartialité à l’endroit de tous les acteurs socio-politiques du pays.
Concernant la continuité et la restructuration de l’Etat : réduire le train de vie de l’Etat en réduisant le nombre de portefeuilles ministériels et en
créant de grandes directions générales avec un redéploiement des personnels de l’Etat selon
l’adéquation profils/postes ; veiller à la culture du mérite dans la désignation des personnes devant gérer la chose publique en passant désormais outre, les considérations partisanes et communautaristes, fruit de la grande léthargie de notre administration trop souvent politisée et instrumentalisée. Dans le même registre, lutter contre la sédentarisation aux postes de responsabilité dans un souci de renouveau et de
challenge permanent ; organiser les états généraux de la justice afin de dégager des solutions idoines allant de la qualification du personnel à l’établissement d’une nouvelle cartographie judiciaire qui favorise l’accès de la justice aux justiciables ; doter chaque structure publique d’un manuel de procédure administrative, financière et comptable afin de garantir l’efficacité de la gestion publique. Aussi, élaborer de façon succincte et précise des fiches descriptives de poste afin de mettre fin aux conflits de compétence au sein de notre administration.
Concernant les partis politiques, il dira ce qui suit : organiser un dialogue politique inclusif étendu aux organisations de la société civile afin de rassurer la classe politique sur les intentions du CNRD d’une part, et d’identifier les pistes d’une réforme du système partisan qui doit jouer un rôle central dans l’éducation à la citoyenneté des populations d’autre part ; créer une école de la politique et subordonner la participation aux échéances électorales des partis politiques par la fourniture de rapports avérés de formation des militants sur des programmes citoyens et républicains.
Concernant la réforme de l’administration territoriale et du développement territorial, le CONOG a formulé aussi des propositions : garantir l’accès des collectivités décentralisées aux fonds du BND conformément à la loi de finances et veiller au paiement juste des redevances et taxes dues par les sociétés implantées dans le pays.
Concernant le contrôle citoyen et les réformes Institutionnelles pour accompagner les efforts de transformation économique et sociale allant dans le sens de la bonne gouvernance, dit-il, et la lutte contre la corruption et les prévarications, ils formulent les propositions suivantes : doter chaque département ministériel d’un mécanisme de dialogue avec les usagers du secteur sur les offres de services publics aux citoyens ; organiser les états généraux de la société civile pour revisiter et préciser ses rôles et responsabilités dans le processus de développement de la Guinée ; mener des réformes institutionnelles profondes .Cela à travers la révision des modes de fonctionnement desdites institutions ainsi que le mode de désignation des membres qui les composent. Ainsi, certaines Institutions qui ont un lourd poids sur notre fragile économie méritent d’être supprimées. Ce sont notamment : l’INIDH, le médiateur de la république, le Conseil économique et social et la cour constitutionnelle ; la désignation d’un Premier Ministre sur la base du mérite et de l’intégrité plutôt que sur des critères politiques ainsi que la formation d’un gouvernement de technocrates ; la définition et la présentation d’un chronogramme objectif et réaliste de la transition à l’issue des consultations nationales ; la mise en place d’un programme de justice transitionnelle pour favoriser la réconciliation nationale et accélérer la mise en place de la haute Cour de Justice ; mettre en place une base de données de recrutement au niveau de l’administration publique pour les postes techniques qui garantit l’égalité des chances.
Pour finir, nous retrouvons dans ce mémorandum cinq 5 Axes prioritaires qui visent des grandes réformes avec la formulation rapide et la mise en œuvre efficace des programmes nationaux ciblés induits aux axes prioritaires de la transition, qui concernent les axes et programmes suivants : Axe et programme prioritaire transitionnel 1: Unité nationale, Justice et citoyenneté ; Axe et programme prioritaire transitionnel 2: la promotion de la gouvernance, du contrôle et la répression des délits économiques financiers et administratifs ; Axe et programme prioritaire transitionnel 3: Réforme du système politique pour une démocratie de développement ; Axe et programme prioritaire transitionnel 4: les réformes de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement local ; Axe et programme prioritaire transitionnel 5: promotion de la ‘’diplomatie’’ ou justice transitionnelle et la régulation des médias et de l’information.
Mamadou Yaya Barry
622 26 67 08