Une mosquée fermée à Labé : « parce que nous prions les bras croisés »
Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.
La prière de vendredi n’a pas été effective le 17 septembre dernier dans une mosquée sise dans le quartier Tata 2. Selon nos informations, cette situation serait due à l’appartenance de ces fidèles musulmans à la secte wahhabite. Pour d’autres, la mosquée ne dispose pas de tous les documents légaux pour une prière de vendredi en son sein.
« Ils ont envoyé des gendarmes ici pour nous sommer de ne pas effectuer la prière de vendredi dans cette mosquée pour l’instant. C’est Elhadj Mamadou Badrou Bah, l’Inspecteur régional des Affaires religieuses qui a demandé au préfet de dépêcher une équipe de la gendarmerie sur les lieux pour nous empêcher de prier. Mais nous savons que le motif est simple. C’est parce que nous sommes de la secte des Wahhabites, nous croisons les bras en priant. C’est pourquoi, ils sont contre nous et veulent à tout prix nous réduire à néant », explique Elh. Abdourahmane Diallo, l’un des imams de ladite mosquée.
Si les autorités religieuses avancent que la mosquée ne dispose pas tous les documents légaux pour effectuer la prière de vendredi en son sein, le coordinateur des Wahhabites nie en bloc cette information.
« Je vous dis que la mosquée dispose de tous les documents nécessaires pour sa construction. Et c’était sous les ordres de feu Elhadj Abdourahmane. Il y a de cela 20 ans depuis sa construction, nous menons des démarches pour qu’on nous autorise à effectuer les prières de vendredi mais les autorités religieuses n’ont toujours pas accepté parce nous ne sommes pas de la même école religieuse. Tout simplement parce que nous sommes des Wahhabites. Et pourtant, il y a beaucoup de mosquées de Wahhabites dans certains quartiers qui prient les vendredis dans des mosquées de Wahhabites malgré l’opposition des autorités de la ligue Islamique régionale. Ils ont forcé la situation et aujourd’hui, ils prient sans crainte pourquoi pas nous. Nous allons nous battre pour être rétablis dans nos droits », ajoute Alhamdou Diallo.
Pour tenter d’équilibrer l’information, nous avons joint au téléphone Elhadj Mamadou Badrou Bah, l’Inspecteur régional des Affaires religieuses de Labé qui a confirmé que la mosquée ne dispose pas de tous les documents légaux pour l’autorisation d’une prière collective les vendredis.
A noter jusqu’au samedi 18 septembre 2021, un pick-up de la gendarmerie était posté derrière la cour de la mosquée qui était toujours fermée »
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
620 44 25 83